Plateforme sur l'agriculture, l’élevage et les produits avicoles
Code produit T-00077-V
Partager
Alimentation libre des poulets fermiers de chair
Les résultats d'une recherche récente appuient le recours à l'alimentation libre dans un système de production permettant aux poulets de chair d'aller à l'extérieur.
Le type d'aliment le plus couramment utilisé dans la production avicole commerciale est une moulée composée complète, qui se présente généralement sous la forme de granules ou de miettes, ou sous forme de mélange de farines composées. Il est généralement admis que la moulée composée complète assure à la volaille une alimentation plus équilibrée, qui lui procure les calories, les protéines, les vitamines et les minéraux nécessaires pour un état de santé et un rendement optimaux. De plus, les moulées composées complètes facilitent l'alimentation de la volaille et la gestion des systèmes d'alimentation automatisés.
Toutefois, dans le cas de la volaille élevée en parcours libre, avec un accès régulier à l'extérieur, l'alimentation libre peut offrir certains avantages et devrait être envisagée comme une option viable. L'alimentation libre consiste à offrir à la volaille des aliments distincts (grains, concentrés de protéines et sources naturelles de vitamines et de minéraux, par exemple) à partir desquels chaque animal peut choisir l'alimentation qui répond à ses besoins, qui peuvent varier selon les conditions environnementales et physiologiques. Il est raisonnable de penser que la volaille élevée en parcours libre doive s'adapter à un plus grand éventail de conditions environnementales que celle élevée en claustration. Certains font valoir, par ailleurs, que les poulets ne choisissent pas leur alimentation pour maximiser leur croissance ou leur rendement, mais pour améliorer leur bien-être en fonction de leur environnement et pour assurer leur survie à long terme.
Les animaux naissent avec des préférences et des aversions alimentaires innées. La volaille a la capacité d'apprendre à privilégier une alimentation de façon à éviter les carences ou les excès nutritionnels néfastes. Dans un système axé sur l'alimentation libre, la volaille, qui a accès aux ingrédients essentiels dont elle a besoin, est théoriquement en mesure d'équilibrer son alimentation en choisissant les ingrédients qui viendront compléter l'apport en nutriments provenant de l'extérieur, à savoir le fourrage et les insectes.
En plus de cette capacité d'assurer son équilibre alimentaire, la volaille possède un système digestif capable de digérer les grains entiers. Il semble donc logique de réduire les coûts et les dépenses énergétiques liées au traitement ou au prébroyage des grains en donnant au moins une partie de l'alimentation sous forme de grains entiers. Il demeure toutefois important de continuer à donner des coquilles d'huître concassées (gravier à picorer) afin d'assurer le bon fonctionnement du gésier des poulets. L'alimentation libre peut réduire les besoins de composition, de meulage, de mélange, de granulation et de transport, et potentiellement réduire des coûts et des dépenses énergétiques qui en découlent.
Grandes lignes des essais
Des chercheurs de l'Université de l'Arkansas ont testé l'alimentation de 200 poulets de chair (considérés comme un hybride à faible croissance) afin d'évaluer les effets d'une alimentation libre sur leur rendement. Des poussins d'une journée ont été répartis de façon aléatoire dans des cases de 20 poulets : un groupe expérimental de cinq cases nourri à l'aide de moulée composée prête à l'emploi (groupe MC) et un groupe expérimental de cinq cases nourri selon les principes de l'alimentation libre (groupe AL). Pendant la période de couvaison (de 0 à 27 jours), tous les poussins ont été nourris avec de la moulée composée, à savoir une moulée de démarrage et de croissance commerciale exempte de médicaments, conçue pour être utilisée jusqu'à ce que le poulet à griller soit prêt à être consommé. Tous les poulets avaient la possibilité de sortir à l'extérieur après cinq semaines. Les poulets de 28 à 49 jours du groupe AL avaient accès à la fois à la moulée composée prête à l'emploi et à une alimentation libre. Par la suite, soit du 49e au 83e jour, les poulets de ce groupe eurent uniquement accès à une alimentation libre. Celle-ci se composait de maïs concassé, de blé entier, de tourteau de soya, de farine de poisson, de coquilles d'huître broyées, de farine de varech, de farine d'os et de sel enrichi d'oligo-éléments; tous ces aliments étant présentés dans des mangeoires séparées. Les poulets du groupe MC, quant à eux, ne reçurent que de la moulée composée commerciale prête à l'emploi pendant cette même période, soit du 49e au 83e jour. Cette moulée était principalement composée de maïs, de tourteau de soya et de farine de poisson.
Résultats
- La moulée composée contenait 63,5 % de maïs, 30,5 % de tourteau de soya et 2,5 % de farine de poisson, pour un contenu total en protéines de 20,75 %; alors que le contenu en protéines de l'alimentation libre était plus faible, soit approximativement 13,2 %. À la fin de l'essai, les chercheurs sont parvenus à la conclusion que l'alimentation libre contenait 89 % de grains (dont 37 % de blé entier), 7 % de tourteau de soya et 1,2 % de farine de poisson.
- Le poids final des poulets vivants ne différait pas d'un groupe à l'autre; toutefois, le rendement à l'abattage, de même que le rendement des poitrines de poulet, était plus élevé de 7 % chez les poulets du groupe MC. Les chercheurs sont d'avis que la quantité plus élevée de protéines et d'acides aminés dans la moulée composée pourrait avoir contribué au rendement plus élevé des poitrines de poulet.
- Le Conseil national de recherches du Canada recommande une alimentation contenant 18 % de protéines pour les poulets à griller de six à huit semaines. Il est possible d'expliquer le fait que les poulets du groupe AL aient consommé beaucoup moins de protéines par la consommation additionnelle de protéines provenant du fourrage et des insectes. Il est intéressant de noter que les chercheurs ont remarqué qu'il restait moins de fourrage dans les cases des poulets du groupe AL. On peut donc présumer qu'ils ont consommé plus de fourrage que ceux du groupe MC.
- Pendant la période de finition, soit du 49e au 83e jour, l'apport alimentaire était plus élevé, et l'efficacité alimentaire plus faible, chez les poulets du groupe MC. Pendant cette période, l'indice de consommation des poulets du groupe MC était de 5,6 pour 1, tandis que celui des poulets du groupe AL n'était que de 3,8 pour 1.
- Dans cette étude, tous les ingrédients de l'alimentation donnée aux poulets avaient été achetés. Il en ressort qu'il a coûté moins cher de nourrir les poulets du groupe AL (0,07 $/kg) que ceux du groupe MC (0,08 $/kg).
Résumé
Les résultats de cette étude indiquent que l'alimentation libre est une option viable pour l'élevage de poulets fermiers de chair. La moulée composée, par ailleurs, continue d'être une méthode d'alimentation plus pratique pour bon nombre de producteurs.
Toutefois, en particulier pour les producteurs qui cultivent la majorité des aliments qu'ils donnent à leurs animaux, l'alimentation libre pourrait être un bon moyen de réduire les coûts d'alimentation, en éliminant, ou à tout le moins en diminuant, les frais de composition, de meulage, de mélange, de granulation et de transport.
L'alimentation libre permet également de donner des grains entiers à la volaille, qui est naturellement capable de les manger et de les digérer. Il a été démontré qu'accorder une place aux grains entiers dans l'alimentation de la volaille améliore le développement de son tube digestif, ce qui améliore également sa capacité d'absorption des nutriments provenant des différents ingrédients de son alimentation.
Références
Fanatic, A.C., V.B. Brewer, C.M. Owens-Henning, D.J. Donoghue et A.M. Donoghue. « Free-choice feeding of free-range meat chickens », in The Journal of Applied Poultry Research, vol. 22, p. 750-758 Hank, Y.L. et J.G. Dingle. « Practical and economic advantages of choice feeding systems for laying poultry », in World's Poultry Science Journal, vol. 58, juin 2002.
AUTRES TYPES D'AIDES EXTÉRIEURS ESPÉRÉES
Enfin, le troisième type d’aides que nous espérons est celui qui accorde sans doute le plus de soutien, mais il est aussi le plus incertain, puis qu’il s’agit des aides attribuées dans le cadre du Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles (PCAE). Ces aides sont financées à la fois par l’Union européenne, l’Etat, la Région et l’agence de l’eau Artois-Picardie. Pour y prétendre, nous auront de cumuler un minimum de 80 points dans une grille d’évaluation que nous souhaitions faire évoluer.
Certains critères, comme le fait d’être jeune installé de moins de quarante ans, apporte un nombre de points non négligeable. Le taux de subvention pouvant être obtenu pour un investissement peut atteindre 40 %, même s’il existe, en plus, des possibilités de majoration de 10 à 20 %, avec un plafond allant de 4 000 € à 100 000 €.
La date limite de dépôt des dossiers pour le PCAE en cours est fixée au 25 mai de l'an prochain. Pour notre groupe basé en Afrique «c’est une aide qu’il faut voir comme un bonus parce qu’on est jamais sûr de l’obtenir et parce qu’elle met un certain temps à être versée».
Inscrivez-vous à notre liste de Cadeaux
Soyez les premiers informés des dernières actualités du Site!